Marches Européennes
contre le chômage, la précarité et les exclusions

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Quelles perspectives ?

LES FEMMES ET LA PRÉCARITÉ EN ESPAGNE

Résumé de l’intervention de Catalina Borrero (Collectif des femmes de la CGT-Espagne)

À l’occasion de cette conférence, nous avons fait des analyses sur la précarisation d’un nombre de plus en plus grand de travailleurs et de travailleuses de l’Europe élargie, de l’expansion de la pauvreté et de l’augmentation des inégalités. Cependant, nous n’avons pas parlé d’un groupe très nombreux et très précaire dans tous les pays: les femmes.

Être femme et jeune, en Espagne, c’est synonyme de précarité, ce sont surtout elles les « b énéficiaires » des contrats à durée déterminée (3 jours, 3 semaines, 3 mois) et des journées à temps partiel, non pas parce qu’elles les auraient choisis mais parce que c’est ce qu’elles trouvent. Elles gagnent entre 25% et 30% de moins que les hommes à égalité de formation et dans les mêmes carrières.

Le taux d’activité des femmes en Espagne est un des plus bas de l’Europe et le taux de chômage (15,9%) un des plus élevés, le double de celui des hommes.

Parmi les femmes, il y a des groupes particulièrement précarisés, comme, par exemple, les femmes de ménage qui ont un régime spécial de Sécurité sociale qui ne leur donne droit à rien, les veuves qui touchent des allocations dérisoires, les femmes immigrées sans papiers et les prostituées dont les conditions de travail frôlent l’esclavage.

D’autre part, l’État espagnol est la lanterne rouge de l’Europe en ce qui concerne les dépenses sociales: nous n’avons, par exemple, que très peu d’écoles pour les enfants de 0 à 3 ans et très peu de résidences pour les personnes âgées.

Les hommes ne prennent pas beaucoup de responsabilités à la maison et ne s’occupent pas des personnes dépendantes. Ce sont les femmes qui font cette tâche dans 80% des cas avec un coût très élevé pour leur santé physique et psychique.

Si l’on y ajoute la privatisation des services publics, les conditions de travail de plus en plus précaires et la baisse des allocations sociales, nous assistons à une généralisation de la vie précaire. C’est pour cela que la CGT a décidé de donner un élan à la lutte contre la précarité et a créé une commission confédérale contre la précarité avec comme objectifs de faire un diagnostic approfondi de la réalité et de se donner des outils pour mieux la combattre. Nous essayons de mettre l’accent, non seulement sur la précarité dans le domaine de l’emploi mais aussi sur certains aspects plus cachés: la précarité dans la vie, dans la satisfaction des besoins des personnes.

Par exemple, nous avons toutes et tous besoin d’être soignés et nous occuper de ceux qui en ont besoin et nous avons de moins en moins la possibilité de le faire parce que nous n’en avons ni les moyens ni le temps étant donné que les entreprises nous veulent disponibles 24 heures sur 24.

Dans cette commission, il y a des personnes de tous les secteurs, spécialement les plus précarisés, afin de mettre en commun les luttes particulières que l’on a menées, les difficultés qu’on a rencontrées, de trouver les formules et les alternatives les plus efficaces contre ce fléau social.

Ces alternatives doivent partir de la prise de conscience de la population sur les causes et conséquences de la précarité, d’une plus grande solidarité parmi les travailleurs et les travailleuses même si les conditions de travail sont différentes , du rapprochement des points de vue avec les mouvements sociaux, aussi bien au niveau national qu’au niveau européen.

Elles doivent aussi partir de la volonté de changer cette société qui tourne autour de l’accumulation du capital au lieu de tourner autour de la satisfaction des besoins des personnes.

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