Le vent du néo-libéralisme a soufflé sur l'Europe à Lisbonne

Ce qui vient de se passer à Lisbonne est grave.

 

Quand Tony Blair avait annoncé son désir de faire un « sommet économique et social » au printemps, nous avions immédiatement alerté sur les dangers qui nous attendaient. Pour préparer ce sommet un document de la présidence portugaise reprenait les thèses de la Commission européenne en matière de politique d'emploi, le tout ravalé avec une couche de «  nouvelle économie » et de bonnes intentions pour éradiquer la pauvreté qui touche près de 65 millions d'habitants de l'Union européenne.

 

Secrétariat des Marches

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Les résultats sont là : au delà des promesses, tous les gouvernements de l'Union européenne viennent d'entériner les politiques néolibérales prônées par la Commission européenne. Avant 2003 les gouvernements devront éradiquer non pas la pauvreté mais tout ce qui pourrait entraver le marché. Les néolibéraux l'emportent sur toute la ligne.

Le fait que le gouvernement français ait un peu traîné les pieds dans cette affaire ne change rien. La promesse d'un « agenda social » à Nice est dérisoire face aux enjeux mis en oeuvre à Lisbonne.

En matière d'emploi, c'est un vrai tour de passe-passe. On nous promet 20 millions d'emplois nouveaux d'ici 2010. Mais nous savons déjà par expérience qu'il s'agit d'emplois précaires. C'est ce qu'ils appellent les « politiques actives », l'activité en question consistant à supprimer aides et indemnités pour obliger les chômeurs à prendre n'importe quel travail, à n'importe quels prix et conditions. Les statistiques du chômage reculeront mais la pauvreté ne cessera de croître sur le continent le plus riche de la planète, au nom des grandes politiques macroéconomiques. Même le projet de nos bonnes âmes européennes sur la cohésion sociale pour faire reculer la pauvreté des enfants d'ici 2010 ( et quelle date pour celle des parents ?), même ce projet reste un v u pieux .

A Lisbonne l'espoir était dans la rue.

Quand on voit les résultats de ce sommet composé dans sa grande majorité de gouvernements sociaux-démocrates élus pour en finir avec le chômage et la pauvreté, on a du mal à calmer colère et révolte. Qu'ils ne viennent plus nous dire que « c'est la faute à la Commission » ! Ils ont pris leurs responsabilités.

Malgré cela, nous ne nous résignerons pas. A Lisbonne, l'espoir était aussi dans la rue. A l'initiative de la CGTP, une manifestation de plus de 50 000 venus de tout le Portugal défila devant le sommet pour dénoncer les licenciements et la précarité, pour de vrais emplois. Une forte délégation d'une centaine des Marches européennes (France, Espagne, Italie, Allemagne, Belgique ) prit toute sa place dans cette manifestation ainsi qu'aux multiples initiatives organisées à cette occasion : interventions dans les rencontres internationales des PC, du Bloc de gauche et surtout participation au Sommet alternatif du 24.

De Porto à Nice, tous ensemble !

Réunie à Lisbonne, la CES a fait savoir qu'elle appelait à des manifestations européennes à Porto et à Nice. Les ONG ont aussi fait savoir qu'elles seraient présentes à Nice. Il y a urgence. Sans des mobilisations de masse à l'échelle européenne, les néolibéraux continueront à imposer leur loi d'airain, celle du marché, du chômage, de la précarité et de la misère.

Après Seattle, ne les laissons plus décider de notre sort sans nous. De Porto à Nice, mobilisons-nous dans l'unité la plus large, tous ensemble, pour tous nos droits.

(Paris, Secrétariat des Marches européennes).

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